Ah… les formules de politesse…
On pense qu’elles ne sont jamais lues, mais cependant, il est d’usage de les écrire pour terminer une lettre et l’on est souvent bien embarrassé si l’on veut respecter la hiérarchie, la tradition ou les convenances…
Il est bon de rappeler que l’on utilisera, dans la formule de politesse, la même dénomination de notre correspondant que celle citée en début de lettre, et que cette dénomination sera placée entre deux virgules :
ex : Veuillez agréer, Madame la Directrice, l’expression…
Les formules de politesse sont différentes selon les relations que l’on entretient avec le destinataire de la lettre, mais une constante existe : éviter d’utiliser le mot « sentiments » lorsque l’on s’adresse à une personne de sexe opposé.
Voici quelques formules possibles, classées en fonction de la personne à laquelle vous écrivez :
- à un supérieur, une personne d’un rang élevé :
Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Inspecteur, l’expression de mon profond respect.
Je vous prie d’agréer, Madame la Présidente, l’expression de mes sentiments respectueux.
Je vous prie de croire, Maître, en l’assurance de mon respectueux dévouement.
Je vous prie de croire, Monsieur le Juge, en l’expression de ma haute considération.
- entre égaux, sans relation de hiérarchie :
Veuillez recevoir, Monsieur, l’assurance de ma considération distinguée.
Recevez, Madame, l’assurance de mes meilleurs sentiments.
Veuillez recevoir, Monsieur, mes respectueuses salutations.
Veuillez agréer, Madame, l’expression de mes salutations distinguées.
- entre proches, avec lesquels on entretient des relations de sympathie, la formule de fin de lettre peut être brève et plus familière :
Bien cordialement
Très cordialement
Amicalement
Avec mes amitiés
Avec mon meilleur souvenir
A noter qu’une formule peut être « cassante », donc à bannir, comme par exemple : Je vous salue, ou J’ai l’honneur de vous saluer.
_______________________________
Et à l’issue de ce billet, je vous prie de recevoir, chers lecteurs, toute ma sympathie !
12 Commentaires
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roudot
16 mars 2014 à 23:13 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Article bien utile, à relire de temps en temps …Je vais l'envoyer à mes filles.
Que dire de la formule "bien à vous" ?
Très cordialement
Merci
Jean-Christophe
Marie
24 mars 2014 à 17:09 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
La formule « Bien à vous » m’interroge… Elle sous-entend un lien de sympathie, voire d’intimité, avec son interlocuteur or elle est très employée dans le cadre professionnel.
A approfondir, dans un prochain billet qui complètera celui que vous avez la bonne idée de faire suivre à vos filles ! Merci à vous.
Marie-Pierre
26 décembre 2015 à 22:13 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonjour, y a-t-il une « subtile différence » entre « amitiés » et « amicalement » ?
Merci pour vos précisions !
Marie
28 décembre 2015 à 23:44 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
« Amicalement » s’utilisera plutôt dans un contexte où le ton se veut simplement amical, sans dimension affective. « Amitiés » pouvant exprimer, contenir, un sentiment d’affection, il serait à mon sens, à utiliser dans le cadre d’une relation plus intime, ou du moins plus proche.
À vous de choisir maintenant, en fonction du lien entretenu avec votre correspondant.
En espérant avoir répondu à votre question, je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année !
Luc Charles
1 novembre 2016 à 13:40 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
La formule « Bien à vous » est à éviter car il s’agit d’un anglicisme, traduction littérale de « Yours »
Marie
18 novembre 2016 à 23:34 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci pour votre commentaire qui vient appuyer ma réserve quant à l’utilisation de cette expression. On a vu fleurir la formule dans le bas des courriers électroniques il y a une bonne dizaine d’années maintenant, avec sa variante « Bien à toi », selon le rapport existant entre l’expéditeur et son correspondant. Mais l’emploi du vous ou du toi ne change rien, je trouve l’expression très ambiguë et absolument pas adaptée au cadre professionnel, or, c’est bien là qu’on la rencontre.
On peut tout d’abord y voir perler une recherche d’intimité. Car indéniablement, « Bien à vous » crée un lien, une attache, entre « moi », l’expéditeur, et « vous », le correspondant. Un lien qui n’est d’ailleurs pas forcément souhaité par le destinataire.
Ensuite, ce « Bien à vous » signifie-t-il « Je suis bien à vous » ? Et dans ce cas, ne contient-il pas alors un certain degré de soumission ? « Je vous appartiens » ? « Je vous obéis » ?
Enfin, il reste l’éventualité d’une petite dose d’hypocrisie dans la mesure où l’expression peut simuler un dévouement de circonstance…
Autant de raisons à mes yeux, en plus de celle que vous nous rappelez, Luc, pour ne pas employer la formule.
Severin
10 février 2018 à 20:51 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonsoir à tous,
A l’université, nous pratiquons ceci, même si tout le monde ne le maîtrise pas.
A un supérieur, vous lui devez des « salutations respectueuses », ou du « respectueusement ».
A un égal, vous lui adressez un « cordialement » voire « bien cordialement ».
En revanche, contrairement à ce que l’on croit, « bien à vous » signe un rapport de domination. En aucune manière un employé ou un étudiant ne peut donner du « bien à vous » à un supérieur, patron ou professeur. Ce sont ces derniers qui adressent le « bien à vous ». C’est une erreur commune de croire que le « bien à vous » est quelque chose d’amical. Il est vertical et va du haut vers le bas…
Bien cordialement,
S.
Marie
18 février 2018 à 18:56 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci pour ce nouvel éclairage sur la formule. Elle n’a décidément rien pour me séduire, rien qui me donne envie de l’adopter dans mes écrits.
De quelque point de vue que l’on se place (celui de l’expéditeur ou du destinataire, celui du supérieur hiérarchique ou du subordonné), on ne peut en effet que lui trouver une certaine ambiguïté. On voit bien qu’elle est sujette à interprétations, ce qui, à mon sens, n’est pas un gage de clarté.
Lo
12 mars 2018 à 18:54 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci pour ce petit rappel utile et sympathique des bonnes manières épistolaires.
Complément : les salutations peuvent également être « sincères » et la considération « parfaite ».
Réserve : un homme évitera d’envoyer ses « sentiments » à une femme, à moins qu’il souhaite lui exprimer un attachement particulier.
Suggestion : est-il possible d’imaginer de nouvelles formules de politesse respectant l’ancien code de courtoisie ?
Marie
15 mars 2018 à 17:32 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Merci pour votre commentaire, il vient compléter mon article qui, bien sûr, est loin d’être exhaustif.
Et pourquoi ne pas imaginer, comme vous le suggérez, de nouvelles formulations, dans la mesure où elles iront dans le sens de la courtoisie et, en même temps, n’emprunteront pas le chemin de l’ambivalence comme ce fameux « Bien à vous ».
Marameo
11 septembre 2019 à 12:43 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Bonjour, c’est très intéressant vos échanges concernant l’emploi du « Bien à vous ».
Personnellement, c’est une expression que j’utilise fréquemment, mais en lui donnant une toute autre signification que celle donnée par Marie, à savoir « je vous souhaite de bonnes choses ». J’espère que mes interlocuteurs l’auront appréciée dans ce sens.
Du coup, je ne sais plus si je dois encore l’employer car j’ai peur d’être mal interprétée.
Marie
14 septembre 2019 à 19:16 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Vous mettez justement le doigt sur le problème : une belle place laissée à l’interprétation.
Il me semble que cette expression peut être avantageusement remplacée par d’autres, peut-être plus classiques mais beaucoup plus claires et sans équivoque, alors ne nous privons pas de ranger « Bien à vous » au placard…