Le Confident,
de Hélène GRÉMILLON – Folio, 2012
Camille, jeune éditrice, vient de perdre sa mère et reçoit des lettres de condoléances. Parmi elles se trouvent celles de Louis, qui, pense-t-elle, s’est trompé de destinataire. Mais les lettres continuent d’arriver chaque mardi et, malgré elle, Camille se met à les attendre, désireuse d’en savoir un peu plus sur l’objet de ces envois. Habile stratagème d’un auteur qui chercherait à se faire éditer ? Ou bien s’agit-il de confidences qui lui seraient vraiment destinées ?
Quoi qu’il en soit, à chaque lecture, c’est un voyage dans le passé. Un passé troublant, énigmatique, complexe, chargé de lourds secrets. Secrets de famille, sur fond de Seconde Guerre mondiale. Et c’est dans ce contexte que vont se jouer des épisodes dramatiques qui ne sont peut-être pas étrangers à l’histoire de la jeune femme…
Les morceaux d’un passé difficile et douloureux se mettent alors progressivement en place (et ce jusqu’à la dernière page !) dans ce roman raconté à quatre voix : celle de Louis, celle d’Annie qu’il a toujours aimée, celle de Madame M. et pour orchestrer le tout, la voix de Camille.
Hélène Grémillon signe là son premier roman. Un roman méticuleusement bien construit, dans lequel elle mêle les intrigues et met en scène des personnages à la fois touchants et diaboliques. Elle maîtrise parfaitement ce jeu de va-et-vient entre passé et présent, un procédé qui crée une histoire dans l’histoire. L’auteure y ajoute même une touche d’originalité en modifiant la typographie selon qu’elle raconte le présent ou qu’elle fait parler le passé au travers des personnages de Louis, d’Annie ou Madame M.
On ne ressort pas indemne de ce récit qui nous emmène dans un suspense psychologique où il est à la fois question de manipulations, de pouvoir (emprises humaine, sociale et politique) et de culpabilité. Et en même temps, au fil des pages, Hélène Grémillon nous fait nous interroger sur l’un des thèmes porteurs de son roman : la notion de sentiment maternel et d'attachement, chez la mère biologique et chez la mère adoptive.
Tout ceci pour dire que, comme Camille, on dévore les lettres de Louis, le Confident, et…
on oublie d’éteindre la lumière… !
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Je vous souhaite une bonne lecture.
2 Commentaires
Céline
30 avril 2013 à 18:28 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Moi aussi, j'ai oublié d'éteindre la lumière !
Adoré ce livre.
Merci de partager ton plaisir avec nous.
Marie
1 mai 2013 à 08:51 (UTC 1) Lier vers ce commentaire
Partager, échanger, c’est exactement ce qui m’anime et c’est un mode de fonctionnement qui dépasse largement le cadre de mes activités professionnelles. Alors Céline, ravie d’avoir partagé le contenu de ce billet avec toi !