L’air de rien : chroniques radio
de François MOREL – Pocket, 2013
Depuis septembre 2009, chaque vendredi sur France Inter, François Morel présente sa chronique, son billet d’humeur. « Je parle de tout, je parle de rien » dit-il.
Ah, non monsieur Morel, vous ne parlez pas de rien, et j’ajoute que vous en parlez bien.
Quelque soit le fait d’actualité ou tout autre sujet qui lui tient à cœur et dont il s’empare pour le traiter, le décortiquer, le distiller pour en extraire les éléments qu’il se délecte à analyser finement, François Morel en parle avec des mots infiniment bien choisis, méticuleusement sélectionnés, pour donner à sa chronique matinale le ton que l’on apprécie : celui de la sincérité. Le ton juste.
C’est quelquefois un coup de gueule, incisif, un coup de pied bien ajusté dans une balle qui va droit au but, un tir qui fait mouche, un coup franc. Quelquefois c’est un coup de mélancolie, un coup de chagrin, de peine, ou bien un coup de tendresse. C’est aussi des éclats de rire, ou de dérision lorsque le sujet traité en est lui-même gorgé. Mais quelque forme que revêtent ces chroniques, on les écoute ou on les lit comme des éclats de vérité. Des reflets de réalité. Une réalité qui peut être joyeuse ou triste, porteuse d’espoir ou révoltante, belle ou entachée de vilenie, mais dont le chroniqueur sait toujours parler avec les mots qu’il faut.
Ainsi, il nous contera, entre autres, les bienfaits de la vidéosurveillance lorsque les caméras sont braquées sur les politiciens, préfèrera nous enseigner les mœurs des petits oiseaux tandis que les medias nous abreuvent des écarts de conduite (c’est un euphémisme !) d’un ex-directeur du FMI, nous relatera la simplicité et la bonté d’un petit curé qui ne fait de mal à personne, nous parlera de la journée de la gentillesse, de l’hypocrisie du café gourmand ou fera l’éloge de la ligne transversale, « celle de l’échange et du dialogue, celle de l’écoute ».
Justement, je me régale à l’écouter, j’attends chaque vendredi matin, juste avant les infos de 9h00, le moment où je vais me concocter ce petit espace entre parenthèses, le temps d’environ deux minutes, pour savourer ce nectar d’humeur. Et à présent je me régale à l’idée de le retrouver dans ses écrits, dans ce livre, « L’air de rien », qui rassemble ses chroniques radiophoniques de septembre 2009 à juin 2011. Je vais même pouvoir lire celles que j’ai manquées !
Merci François Morel. Continuez, pour notre plus grand plaisir, à nous distiller vos billets d’humanité.
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Et vous chers lecteurs, entrez dans ces billets, écoutez-les ou lisez-les, mais goûtez-les !
> Petit cadeau : chronique du 7 juin 2013
« Jacky Gelin »
« François Morel face à Jacques Higelin lui raconte l’histoire d’un de ses bons amis : Jacky Gelin »
(source franceinter.fr)