Écoute la pluie – Roman
de Michèle LESBRE – Éd. Sabine WESPIESER, 2013
A Paris, dans une station de métro, des femmes et des hommes attendent sur le quai. Parmi eux se trouve la narratrice. Elle s’apprête à rejoindre l’homme qu’elle aime, à Nantes, à l’hôtel des Embruns où ils se sont souvent retrouvés au cours de l’histoire qu’ils vivent, depuis quelques temps, en pointillés.
La jeune femme attend. C’est alors que le regard d’un vieil homme croise le sien. Ils ne se connaissent pas mais l’homme en imperméable lui adresse un sourire puis, avec une sorte de légèreté, dans un mouvement presque aérien, saute sur les rails avant de se faire happer par la rame qui vient d’entrer dans la station.
La jeune femme s’enfuit, bouleversée et se met à marcher sans but dans les rues de Paris au lieu de se rendre à la gare. L’image du vieil homme la poursuit, l’obsède. Avait-il quelque chose à lui faire comprendre ? Pourquoi ce sourire avant de disparaître ? Elle perd pied, déambule dans les rues comme elle déambule dans ses pensées, dans ses souvenirs, égrenant les moments de vie passés avec celui qu’elle aime, s’interrogeant sur leur relation et son devenir.
Ce sont ces errances que nous livre Michèle Lesbre, au travers d’une écriture fluide, régulière, limpide comme la pluie d’orage qui tombe sur Paris. Et tandis qu’elle décrit, au fil des heures de cette nuit qui s’étire, les cheminements de pensée de la narratrice, c’est son envie de vivre que l’on entend, en écho à l’image du suicide dont elle a été témoin. Une volonté de poursuivre l’aventure, ne pas s’arrêter.
Dans le message « Écoute la pluie » que la jeune femme adresse à son amant, au petit matin, Michèle Lesbre glisse son profond désir d’évoluer à présent dans une vie réinventée.
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À lire la nuit, et s’il pleut… c’est encore mieux !