Helen Hessel, la femme qui aima Jules et Jim – Biographie
de Marie-Françoise PÉTEUIL – Grasset, 2011
Helen Hessel est la mère de Stéphane Hessel. Disparu en février 2013, ce diplomate, résistant, auteur de « Indignez-vous ! », évoquait toujours sa mère en termes élogieux
Comment parler de cette femme hors du commun ?
Je termine la lecture de la biographie que lui a consacrée Marie-Françoise Péteuil et j’ai le sentiment d’avoir découvert une « grande dame ». Une femme au caractère fort, trempé dans l’acier. Une femme qui toute sa vie a vécu libre, affranchie des tabous, et qui a toujours assumé ses choix même si parfois il lui en a bien coûté. C’était une battante.
Helen Hessel est berlinoise, issue des beaux quartiers
Elle est née en 1886 et s’est éteinte en 1982, à l’âge de 96 ans. Son corps repose à Paris, la ville où elle arrive en 1925 et où elle passera plusieurs longs épisodes de sa vie. C’est au milieu des intellectuels et des artistes de son temps, des grands noms de la peinture, la sculpture, la littérature, la poésie, la photographie, qu’elle évolue. Elle a fréquenté Walter Benjamin, Varian Fry, Rilke, Charlotte Wolff, Aldous Huxley, Marcel Duchamp, Max Ernst, Man Ray, et bien d’autres. Elle-même a peint pendant sa jeunesse. Et puis elle a écrit. Pour un magazine de mode allemand et surtout, ses « Carnets », notes intimes et si précieuses qui ont permis à Marie-Françoise Péteuil de nous livrer son portrait.
Helen Hessel a vécu de nombreuses relations amoureuses
Elle avait, depuis l’enfance, un besoin irréfréné de séduire, de briller, de posséder, mais aussi de donner. Généreusement, entièrement. Deux hommes marqueront profondément son existence. Son mari, auquel elle est très attachée, Franz Hessel, le père de ses deux fils, et Henri-Pierre Roché, son amant, avec qui elle vécut, tandis qu’elle était mariée, une passion brûlante et ravageuse. Ce sont « Jules et Jim », les personnages du roman qu’a écrit Henri-Pierre Roché pour mettre en scène, avec quelques aménagements, cette relation entre eux trois, teintée tantôt d’une amitié forte et sincère, tantôt d’une passion dévastatrice ou encore de souffrance. François Truffaut s’inspira de ce roman pour la réalisation de son film dans lequel Jeanne Moreau incarne Helen Hessel sous les traits de Catherine.
Le roman, comme le film, sont adaptés et passent sous silence certains épisodes extrêmement douloureux de la vie d’Helen Hessel. Il faut lire sa biographie pour comprendre le cheminement qu’a été le sien, au travers de ses joies intenses comme de ses blessures et profondes périodes de détresse.
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Le « tourbillon de la vie », c’est exactement ce que l’on a envie de dire du parcours d’Helen Hessel, de sa traversée de la vie pour le moins originale, avant-gardiste, au cours de laquelle cette femme aura été en ébullition permanente.
Cette biographie témoigne de la nécessaire relation aux autres qu’Helen Hessel avait pour se réaliser, et ce, sur un ton de liberté absolue.
À lire sans hésitation, pour découvrir une femme singulière, éprise d’indépendance
et tellement en avance sur son époque.
